Le jaune d’argent

Nous allons vous parler d’une technique bien connue des maîtres-verriers mais peut-être moins du grand public : Le jaune d’argent.
 
Apparu au XIVème siècle en Occident, ce procédé de coloration du verre permet d’obtenir de très belles nuances allant du jaune très clair à l’ocre, de l’or au brun, de l’ambre au Sienne, du safran au citron et a véritablement révolutionné l’art du vitrail.
 Jusque dans les années 1300, le gris dominait les ornements des vitres transparentes des cathédrales et des églises : ce sont les grisailles, exécutées par les peintres verriers. Cette découverte donnera une dimension plus lumineuse aux vitraux : avec, on colore les chevelures, les bijoux et couronnes, les éléments architecturaux et on rehausse les détails des vitreries ornementales. On l’applique comme une peinture avec un long pinceau sur une même pièce sans la séparer par un plomb.
 La coloration apparaît à la cuisson grâce à un échange d’ions entre les sels d’argent et la surface du verre. L’aspect du verre devient plus brillant, il conserve sa transparence mais reste lisse comme s’il avait été teinté dans la masse contrairement aux grisailles et émaux. Il s’additionne à la couleur originale du verre : sur un verre bleu apparaît du vert. Les variations d’intensité de la couleur dépendent de la nature du verre, de la température de cuisson, du degré de concentration du produit.
 
Une légende veut que le jaune d’argent ait été découvert alors qu’une alliance était tombée sur du verre avant la cuisson. A la réouverture du four, un anneau jaune se serait dessiné dans le verre.